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03juil.
2017

Il est temps d’écouter tous les avis dans le débat sur la mobilité

Il est temps d’écouter tous les avis dans le débat sur la mobilité

Peu de travailleurs sont prêts à abandonner leur voiture de société. Ils sont toutefois de plus en plus nombreux à vouloir choisir un modèle plus petit, en échange d’un vélo d’entreprise, d’un abonnement de train et/ou d’autres avantages de mobilité. Telles sont les conclusions qu’ALD Automotive a pu retirer d’un tour de table auprès de 20 000 conducteurs. La compagnie de leasing entend maintenant exploiter ces résultats pour élever le niveau du débat sur la mobilité. « Afin de trouver des solutions concrètes pour les travailleurs ET les employeurs ».

« Qu’est-ce qui vous rend folle ? » Telle était la dernière question-choc d’une récente interview de la journaliste Catherine Moerkerke pour le magazine lifestyle Goesting. Sa réponse fut celle de milliers d’autres travailleurs : les conditions de circulation dans notre pays. Que de nombreuses personnes soient frustrées par les embouteillages n’étonnera personne. La question cruciale est cependant de savoir pendant combien de temps les travailleurs vont encore trouver le courage d’y être coincés tous les jours. À Anvers et Bruxelles, on constate déjà que certains décrochent en raison de la durée des trajets vers leur lieu de travail. Les employeurs de la région ont à leur tour des difficultés à attirer des remplaçants. Ils constatent qu’en marge du contenu du job et du salaire, l’accessibilité devient de plus en plus décisive pour les candidats.

Écoutez aussi les travailleurs

Malgré les frustrations, le point de vue des travailleurs ne s’est pas vraiment invité, jusqu’à présent, dans le débat sur la mobilité. Les politiques, les fabricants automobiles, les employeurs et les partenaires sociaux formulent tous leur avis sur la marche à suivre (voyez la discussion sur le budget de la mobilité), mais les besoins et souhaits réels des travailleurs ont rarement constitué le point de départ. ALD Automotive, le leader du leasing en Belgique avec 60 000 véhicules (dont plus de mille vélos de société), semble combler cette lacune. Récemment, l’entreprise a envoyé, en collaboration avec un bureau spécialisé dans les études de marché (GfK), un questionnaire à 20 000 conducteurs de sa base de données. En à peine six jours, la compagnie a reçu plus de 3 000 enquêtes remplies. « Un tel taux de réponse en si peu de temps a dépassé toutes nos attentes, » se réjouit Miel Hosten, CEO. « Il nous semble que les travailleurs sont heureux d’être enfin entendus ».

L’image que l’étude nous renvoie semble double. Les conducteurs désirent, d’une part, des changements, mais sont, d’autre part, très attachés à leur voiture de société. L’abandonner est impossible pour 44 % des répondants. Ils estiment les alternatives insatisfaisantes et craignent de devoir sacrifier leur flexibilité et/ou de perdre inutilement du temps. L’enthousiasme par rapport aux alternatives augmente cependant lorsqu’elles sont proposées en combinaison avec une voiture de société. Les femmes et les travailleurs de moins de 45 ans sont les plus faciles à persuader. « Les travailleurs ont vraisemblablement surtout besoin d’une liberté de choix », affirme Miel Horsten sur la base des résultats de l’étude. « Ils veulent davantage de possibilités afin de pouvoir organiser leurs déplacements en fonction de leurs besoins. Et ils s’attendent clairement à ce que l’employeur apporte une partie de la solution. Ces deux conclusions me semblent importantes pour le débat futur sur la mobilité. Il est clair que le principe “cash for car”, dont il est actuellement question, ne va pas apporter suffisamment de réponses. Il convient d’étoffer davantage le contenu du budget pour la mobilité. »

Le secteur du Leasing et du Fleet est, en tous les cas, déjà en train de s’adapter à ces besoins changeants. La voiture de société est de moins en moins le cœur d’activité des entreprises de leasing, qui deviennent plutôt des fournisseurs de mobilité intégrale que des gestionnaires de flottes. Horsten : « Partez du principe que chaque travailleur d’une organisation va, à terme, venir frapper à notre porte pour trouver la meilleure réponse à ses besoins de mobilité. »

Mobility Community

ALD va à présent utiliser les résultats de l’enquête pour élever le niveau du débat sociétal. Des discussions avec des gestionnaires de flotte, le monde politique, des CFO, des experts en mobilité et des secrétariats sociaux sont prévues dans les prochains mois. « Notre ambition est grande. Nous souhaitons lancer une ‘’Mobility Community’’ au sein de laquelle toutes les parties concernées sont représentées. En donnant la parole à tout le monde et en partageant nos expériences, nous pourrons nous faire une meilleure vue d’ensemble de tous les aspects pertinents de la problématique de la mobilité. Nous serons ainsi mieux à même de proposer des solutions sur mesure aux entreprises et travailleurs. À terme, une meilleure mobilité pour tous devrait voir le jour. Il s’agit pour nous de l’objectif à atteindre. »

Télétravail déjà intégré

Dans les débats sur la mobilité des derniers mois, les heures de travail flexibles et le télétravail avaient déjà été proposés comme solutions potentielles. Il ressort de l’enquête d’ALD que ces options sont déjà bien intégrées. 79 pour cent des participants disposent d’un horaire flexible. 64 pour cent peuvent faire du télétravail. Et il apparaît également que quelque 40 pour cent des entreprises prévoient des alternatives à la voiture de société. Un abonnement aux transports en commun est la plus populaire, surtout dans les entreprises situées en milieu urbain. Les entreprises établies en milieu rural misent plutôt sur les vélos pliants, les vélos d’entreprise et les transports organisés en commun.