Le 1er janvier 2020, les véhicules affichant des émissions de CO2 supérieures à la moyenne verront leur déductibilité fiscale sensiblement réduite en Belgique. De son côté, l’Europe impose au secteur automobile, comme à nombreuses autres branches économiques, des normes toujours plus sévères en matière d’émissions. Toutes ces mesures incitent les constructeurs automobiles à concevoir des voitures de plus en plus écologiques. L’offre « verte » est d’ailleurs loin de se limiter aux modèles électriques. C’est ce que vous montre ce tour d’horizon.
Dans le cadre de la lutte contre le réchauffement climatique, l’Union européenne (UE) a fixé de nouveaux objectifs de réductions d’émissions de CO2 : de -20 % pour 2020, de -40 % pour 2030 et même de -80 % pour 2050. En 2020, 95 % du parc de nouvelles voitures devront respecter l’objectif de 95 g de CO2/km et, en 2021, cette obligation s’appliquera à 100 % des nouvelles voitures. Les constructeurs automobiles pris en défaut devront payer, pour chaque voiture immatriculée, une amende égale à 95 euros par gramme excédentaire.
Les constructeurs automobiles ont déjà, dans leur grande majorité, fait évoluer leur offre pour respecter les normes plus sévères en matière d’émissions de CO2. Leurs nouveaux modèles (plus) verts de la cuvée 2019-2020 se distinguent par la faiblesse de leurs émissions, voire leur absence totale.
Modèles électriques
Émettre moins de 0 g de CO2 est difficile. Il est donc logique que les voitures électriques restent les mieux loties fiscalement après 2020, même si leur avantage sera quelque peu réduit. Actuellement, les véhicules électriques sont encore déductibles à 120 %. Après 2020, la déductibilité ne sera plus « que » de 100 %.
L’attrait fiscal des voitures électroniques reste indiscutable. Elles pêchaient jusqu’à présent par leur prix d’achat élevé et leur faible autonomie. Les modèles les plus récents semblent cependant avoir réduit quelque peu ces handicaps, du moins pour le second aspect, mais elles sont et restent très onéreuses. Ainsi, les versions les plus chères de la Volkswagen ID.3 et de la Polestar 2, qui seront lancées toutes les deux en 2020, ont une autonomie de 400 km. Et ceux qui en ont les moyens pourront s’offrir, vraisemblablement à la fin de 2020, la nouvelle Tesla Roadster qui annonce une autonomie de pas moins de 1 000 km.
Par ailleurs, les voitures électriques à moindre coût accroissent elles aussi leur autonomie. Les versions électriques de la Peugeot e-208, de l’Opel Corsa-e et de la DS 3 E-Tense, qui sortiront encore cette année, sont identiques sur le plan technique et promettent donc toutes une même autonomie pratique de 280 km pour un prix aux alentours de 40 000 euros. La version la moins chère de la Volkswagen ID.3 aura même une autonomie égale pour un prix inférieur de 10 000 euros, mais il vous faudra vous armer d’un peu de patience puisqu’elle ne devrait être mise en vente qu’au début de 2021.
Hybrides rechargeables
Certains modèles hybrides rechargeables (plug-in) perdront leur avantage fiscal à partir de 2020. Cela vise en réalité les « faux » hybrides, c’est-à-dire des voitures dont la batterie a une capacité énergétique inférieure à 0,5 kWh par 100 kg du poids du véhicule ou des voitures dont les émissions de CO2 sont supérieures à 50 g/km. Si l’hybride rechargeable que vous avez commandé après le 1er janvier 2018 appartient à cette catégorie, votre « Total cost of ownership » (coût total d’utilisation) augmentera considérablement à partir de 2020. La déductibilité fiscale de votre voiture passera en effet de 100 % à un pourcentage situé entre 40 et 60 pour cent.
Comment savoir maintenant si votre hybride rechargeable est un fake ? Un exemple peut vous mettre sur la voie. L’actuelle Mitsubishi Outlander PHEV a des émissions de CO2 homologuées de 40 g/km et un ratio de 0,72 kWh/100 kg. Nous calculons cette dernière valeur en divisant la capacité de stockage de la batterie (13,8 kWh) par le poids total (1 900 kilos). Sa capacité énergétique est donc supérieure à 0,5 kWh par 100 kg et ses émissions de CO2 sont inférieures à 50 g/km. Cet hybride conservera donc son attrait fiscal.
Vous lancer dans ce calcul vous rebute un peu ? Les experts automobiles de Vroom.be l’ont effectué pour vous, pour tous les modèles hybrides rechargeables actuellement sur le marché. Les 19 modèles suivants remplissent toutes les conditions pour rester déductibles de 96 à 100 % à partir de 2020 :
- BMW 530e iPerformance : 59 950 €, à partir de 2020 déductible à 98 %
- BMW 745e iPerformance : 103 750 €, à partir de 2020 déductible à 97 %
- BMW 745Le iPerformance : 110 300 €, à partir de 2020 déductible à 96 %
- BMW i8 : 145 500 €, à partir de 2020 déductible à 100 %
- BMW i8 Roadster : 166 500 €, à partir de 2020 déductible à 98 %
- Hyundai Ioniq PHEV : 34 749 €, à partir de 2020 déductible à 100 %
- Kia Niro PHEV : 37 640 €, à partir de 2020 déductible à 100 %
- Kia Optima PHEV : 47 440 €, à partir de 2020 déductible à 100 %
- Kia Optima SW PHEV : 45 540 €, à partir de 2020 déductible à 100 %
- Mercedes E 300e : 63 888 €, à partir de 2020 déductible à 98 %
- Mercedes E 300de : 66 187 €, à partir de 2020 déductible à 99 %
- Mercedes E 300de Break : 68 607 €, à partir de 2020 déductible à 98 %
- Mitsubishi Outlander PHEV : 39 990 €, à partir de 2020 déductible à 100 %
- Toyota Prius PHEV : 41 980 €, à partir de 2020 déductible à 100 %
- Volvo S60 T8 Twin Engine : 59 995 €, à partir de 2020 déductible à 99 %
- Volvo XC60 T8 Twin Engine : 69 450 €, à partir de 2020 déductible à 97 %
- Volvo V60 T8 Twin Engine : 58 700 €, à partir de 2020 déductible à 99 %
- Volvo S90 T8 Twin Engine : 71 650 €, à partir de 2020 déductible à 98 %
- Volvo V90 T8 Twin Engine : 73 750 €, à partir de 2020 déductible à 98 %
Modèles CNG
Si les médias s’attardent longuement sur les voitures électriques, nous devons évoquer également les modèles CNG (gaz naturel compressé) qui constituent une bonne solution alternative. L’an dernier, la Commission de régulation de l’électricité et du gaz (CREG) a réalisé une étude sur la rentabilité du gaz naturel comme carburant qui fait apparaître que les moteurs au CNG émettent de 75 à 90 % de particules fines et d’oxydes d’azote en moins que le diesel et l’essence. La teneur en CO2 est également de 7 à 16 % inférieure et le moteur est deux fois moins bruyant.
En outre, toujours selon cette étude, le CNG s’avère de 35 à 75 % moins cher que le diesel et l’essence, 60 % meilleur marché que le mix essence-électricité et même 20 % moins coûteux que l’électricité. Son prix d’achat est tout aussi intéressant puisqu’une voiture roulant au CNG n’est vendue, en moyenne, que pour 200 euros de plus qu’une diesel et est 2 400 euros moins chère qu’une voiture à essence.
Au niveau de la déductibilité fiscale, les voitures au CNG sont plus attrayantes que les voitures à essence, mais nettement moins avantagées que les véhicules électriques et hybrides. C’est le cas aujourd’hui et cela ne changera pas à partir de 2020. En comparant le coût total des voitures électriques et des modèles CNG, il est clair cependant que ces derniers sont nettement moins chers.
Modèles diesel et essence
Mais le durcissement de la réglementation en 2020 pousse également les voitures roulant au diesel et à l’essence à réduire leurs émissions. Ainsi, tout récemment, une voiture non électrique a obtenu pour la première fois un 10/10 au Clean Air Index européen. Ce brevet de bonne conduite écologique revient à la Mercedes c220d. Ses émissions passent en effet sous les seuils du Green NCAP. Une « première » tant pour les voitures au diesel que pour les véhicules à essence. D’autres marques devraient suivre cette voie à brève échéance.